Maladies de la tomate : identification, symptômes et traitements efficaces (avec photos)

Vos plants de tomates présentent des taches suspectes, des feuilles jaunissantes ou des fruits abîmés ? Ces symptômes peuvent être le signe d’une maladie qu’il faut identifier rapidement pour éviter de perdre votre récolte.
La bonne nouvelle : la plupart des maladies de la tomate peuvent être traitées si elles sont détectées à temps et prises en charge correctement.

Dans ce guide complet, vous trouverez :

• Un tableau récapitulatif des maladies les plus courantes avec leurs symptômes, causes et traitements.
• Des descriptions détaillées avec photos pour vous aider à les reconnaître.
• Des conseils de prévention pour protéger vos plants sur le long terme.

Voici un tableau récapitulatif des 7 différentes maladies de la tomate ( symptômes, causes et traitements) :

Voyons en détail ces maladies de la tomate avec des photos pour mieux les identifier et les traiter efficacement :

1. Mildiou de la tomate

Le mildiou de la tomate est une maladie cryptogamique causée par le champignon Phytophthora infestans. Elle se propage rapidement dans les conditions humides et chaudes, attaquant le feuillage, les tiges et les fruits, ce qui peut entraîner la perte totale de la récolte.

Symptômes du mildiou sur la tomate

• Taches brunes irrégulières sur les feuilles, entourées d’un halo jaune.
• Duvet blanc sous les feuilles, visible par temps humide.
• Flétrissement progressif des feuilles, suivi de leur chute.
• Taches brunes sur les tiges, pouvant causer leur dessèchement.
• Fruits atteints de lésions brunâtres dures, les rendant inconsommables.

Causes du mildiou

• Excès d’humidité, arrosage sur le feuillage ou précipitations fréquentes.
• Températures entre 10 et 25°C, idéales pour la prolifération du champignon.
• Mauvaise circulation de l’air entre les plants.
• Propagation des spores par le vent, la pluie ou les outils contaminés.

Traitement du mildiou sur la tomate

• Éliminer immédiatement les feuilles et tiges infectées, et les brûler.
• Appliquer de la bouillie bordelaise en prévention et au début de l’infestation.
• Utiliser des fongicides biologiques à base de cuivre (avec modération).
• Pulvériser une décoction de prêle ou un purin d’ortie pour renforcer la résistance des plants.

Prévention contre le mildiou

• Espacer les plants pour assurer une bonne aération.
• Arroser au pied sans mouiller les feuilles.
• Pailler le sol pour éviter la transmission des spores par éclaboussures.
• Planter des variétés résistantes au mildiou.
• Pratiquer la rotation des cultures pour limiter la contamination du sol.

2. Alternariose de la tomate

L’alternariose de la tomate est une maladie fongique causée par Alternaria solani. Elle survient principalement en périodes chaudes et humides, et attaque les feuilles, les tiges et les fruits. Si elle n’est pas traitée rapidement, elle peut ralentir la croissance des plants et réduire considérablement la récolte.

Symptômes de l’alternariose sur la tomate

• Taches brunes rondes avec des cercles concentriques sur les feuilles basses.
• Jaunissement et chute prématurée des feuilles atteintes.
• Taches sombres et enfoncées sur les tiges et parfois sur les fruits.
• Affaiblissement général du plant, pouvant mener à son dépérissement.

Causes de l’alternariose

• Températures élevées (supérieures à 20°C) associées à une humidité importante.
• Arrosages excessifs favorisant le développement du champignon.
• Sol contaminé par des spores fongiques.
• Blessures sur les tiges ou les feuilles, facilitant l’infection.

Traitement de l’alternariose sur la tomate

• Supprimer immédiatement les feuilles et parties infectées pour éviter la propagation.
• Pulvériser une décoction de prêle ou un purin de consoude, connus pour leurs propriétés antifongiques.
• Utiliser un fongicide bio à base de cuivre en cas d’infestation avancée.
• Renforcer les défenses des plants avec du purin d’ortie ou de la bouillie bordelaise en prévention.

Prévention contre l’alternariose

• Éviter l’arrosage sur le feuillage, privilégier un arrosage au pied.
• Espacer les plants pour favoriser la circulation de l’air.
• Pratiquer une rotation des cultures (éviter de planter des tomates au même endroit chaque année).
• Utiliser du paillage pour limiter l’humidité excessive sur le sol.
• Choisir des variétés résistantes à l’alternariose.

3. Oïdium de la tomate

L’oïdium de la tomate est une maladie cryptogamique causée par plusieurs champignons du genre Oidium ou Leveillula taurica. Elle se développe par temps chaud et sec, contrairement à d’autres maladies fongiques qui préfèrent l’humidité. Cet agent pathogène se propage rapidement et peut affaiblir les plants, réduisant ainsi leur production.

Symptômes de l’oïdium sur la tomate

• Apparition d’un dépôt blanc farineux sur les feuilles, principalement sur la face supérieure.
• Déformation et jaunissement progressif des feuilles atteintes.
• Affaiblissement de la plante, ralentissant sa croissance.
• Réduction de la photosynthèse, entraînant une production de fruits moindre.

Causes de l’oïdium

• Températures élevées (25 à 30°C) combinées à un air sec.
• Manque de circulation d’air autour des plants.
• Plantes stressées par un manque d’eau ou un excès d’engrais azoté.
• Présence de spores fongiques sur des débris végétaux contaminés.

Traitement de l’oïdium sur la tomate

• Éliminer les feuilles infectées dès les premiers signes pour ralentir la progression.
• Pulvériser une solution de bicarbonate de soude (1 cuillère à café dans 1 litre d’eau avec une goutte de savon noir).
• Utiliser du soufre en traitement bio si l’infection est avancée.
• Appliquer du lait dilué (1 volume de lait pour 9 volumes d’eau), qui a un effet antifongique naturel.

Prévention contre l’oïdium

• Planter les tomates dans un endroit bien aéré pour limiter l’humidité stagnante.
• Espacer les plants et éviter les plantations trop denses.
• Pratiquer une rotation des cultures pour éviter la persistance du champignon dans le sol.
• Arroser le matin au pied des plants pour éviter que l’humidité ne stagne la nuit.
• Favoriser les variétés résistantes à l’oïdium si le problème est récurrent.

4. Maladies virales de la tomate

Les maladies virales figurent parmi les infections les plus redoutées des cultures de tomate, car elles n’ont pas de traitement curatif. Une fois la plante infectée, il est impossible de l’éradiquer, et seule la prévention permet d’éviter leur propagation. Les virus les plus courants affectant la tomate sont le virus de la mosaïque du tabac (TMV) et le virus de la marbrure bronzée de la tomate (TSWV).

Virus de la mosaïque du tabac (TMV)

Le virus de la mosaïque du tabac (TMV) est un pathogène extrêmement résistant qui peut survivre plusieurs mois dans le sol, sur les outils et même sur les mains des jardiniers. Il attaque les tomates en altérant leur croissance et en réduisant fortement leur rendement.

Symptômes du virus de la mosaïque du tabac

• Taches jaune-vert en mosaïque sur les feuilles, donnant un aspect marbré.
• Déformation et crispation des feuilles, qui deviennent épaisses et rigides.
• Retard de croissance et production réduite de fruits.
• Fruits déformés ou présentant des marbrures brunes.

Causes du virus de la mosaïque du tabac

• Transmission par contact direct : outils contaminés, mains du jardinier, vêtements.
• Présence du virus dans les résidus de culture ou le sol.
• Propagation par des graines infectées.
• Manipulation de plants après avoir touché du tabac (la nicotine pouvant contenir des traces du virus).

Traitement du virus de la mosaïque du tabac

⚠️ Aucun traitement curatif n’existe une fois la plante infectée. Les mesures suivantes doivent être appliquées :

• Détruire immédiatement les plants atteints pour éviter la contamination des autres.
• Désinfecter régulièrement les outils de jardinage avec de l’eau de Javel diluée ou du savon noir.
• Éviter de fumer à proximité des tomates et bien se laver les mains après manipulation du tabac.
• Utiliser uniquement des semences certifiées saines.

Prévention contre le virus de la mosaïque du tabac

• Nettoyer systématiquement les outils et les mains après chaque manipulation des plants.
• Éliminer les débris végétaux après chaque saison de culture.
• Planter des variétés résistantes au TMV si le virus est récurrent dans votre région.

Virus de la marbrure bronzée de la tomate (TSWV)

Le virus de la marbrure bronzée de la tomate (TSWV) est transmis par des insectes, notamment les thrips. Il peut causer des dégâts considérables sur les cultures et provoquer la mort des plants en cas de forte infection.

Symptômes du virus de la marbrure bronzée de la tomate

• Taches circulaires brunes ou bronzées sur les feuilles.
• Décoloration et nécrose progressive des tiges et du feuillage.
• Fruits présentant des marbrures jaunes et vertes, avec une texture dure et irrégulière.
• Croissance ralentie et affaiblissement général de la plante.

Causes du virus de la marbrure bronzée de la tomate

• Transmission par les thrips, de minuscules insectes suceurs de sève.
• Propagation via des plantes hôtes comme certaines mauvaises herbes.
• Présence du virus dans les résidus de culture infectés.

Traitement du virus de la marbrure bronzée de la tomate

⚠️ Aucun remède curatif n’existe, mais quelques mesures peuvent limiter sa propagation :

• Supprimer immédiatement les plants atteints et les brûler pour éviter la contagion.
• Éliminer les thrips, principaux vecteurs du virus, avec des méthodes naturelles ou biologiques.
• Installer des filets anti-insectes pour limiter leur accès aux cultures.
• Désherber régulièrement autour des plants pour éviter les réservoirs de virus.

Prévention contre le virus de la marbrure bronzée de la tomate

• Favoriser les auxiliaires de culture, comme les chrysopes, qui se nourrissent de thrips.
• Utiliser des variétés de tomates résistantes au TSWV.
• Pratiquer la rotation des cultures pour limiter l’accumulation du virus dans le sol.
• Maintenir une bonne aération des plants pour éviter les conditions favorables aux thrips.

5. Maladies bactériennes de la tomate

Les maladies bactériennes de la tomate sont souvent difficiles à éradiquer une fois qu’elles s’installent. Elles se propagent rapidement à travers l’eau, le sol, les outils contaminés et même les graines. Parmi les plus fréquentes, on retrouve la flétrissure bactérienne et la tache bactérienne, deux infections pouvant gravement affecter le rendement des cultures.

Flétrissure bactérienne de la tomate

La flétrissure bactérienne est causée par Ralstonia solanacearum, une bactérie qui attaque les vaisseaux conducteurs de la plante, empêchant la circulation de l’eau et des nutriments. Cette maladie est particulièrement dévastatrice dans les régions chaudes et humides.

Symptômes de la flétrissure bactérienne

• Flétrissement rapide des feuilles, d’abord par temps chaud, puis de façon permanente.
• Jaunissement progressif du feuillage, touchant souvent une seule branche au départ.
• Absence de pourriture apparente sur les racines, mais un brunissement des vaisseaux internes.
• Si on coupe la tige et la place dans l’eau, un suintement blanc laiteux apparaît, signe d’une infection bactérienne.

Causes de la flétrissure bactérienne

• Propagation par l’eau contaminée, notamment l’irrigation par aspersion.
• Présence du pathogène dans le sol, où il peut survivre plusieurs années.
• Transmission par des outils infectés ou des plantes hôtes, comme les pommes de terre ou les poivrons.
• Températures chaudes et humidité élevée, qui favorisent la prolifération bactérienne.

Traitement de la flétrissure bactérienne

⚠️ Aucun traitement curatif n’existe une fois la plante infectée. Seules des mesures de prévention et de gestion peuvent limiter les dégâts :

• Éliminer immédiatement les plants atteints et les brûler pour éviter la propagation.
• Ne pas planter de tomates au même endroit pendant plusieurs années (rotation des cultures).
• Désinfecter systématiquement les outils de jardinage après chaque utilisation.
• Utiliser des variétés résistantes si la maladie est fréquente dans votre région.
• Améliorer le drainage du sol pour éviter la stagnation de l’eau, qui favorise l’infection.

6. Tâches bactériennes de la tomate

La tache bactérienne est causée par Xanthomonas campestris pv. vesicatoria. Elle s’attaque aux feuilles, tiges et fruits, provoquant des taches noires qui réduisent considérablement la qualité et la quantité de la récolte.

Symptômes de la tâche bactérienne

• Petites taches brunes et humides sur les feuilles, qui deviennent ensuite nécrotiques.
• Taches noires et rugueuses sur les fruits, parfois entourées d’un halo jaune.
• Perte prématurée des feuilles, fragilisant la plante face aux autres maladies.
• Croissance ralentie et réduction de la production.

Causes de la tâche bactérienne

• Propagation par les éclaboussures d’eau, notamment lors de fortes pluies ou d’arrosages excessifs.
• Présence de la bactérie sur les graines contaminées.
• Conditions chaudes et humides favorisant son développement rapide.
• Utilisation d’outils contaminés qui transmettent la maladie d’un plant à l’autre.

Traitement de la tâche bactérienne

• Utiliser des semences certifiées exemptes de bactéries pour éviter l’infection dès le départ.
• Supprimer et brûler immédiatement les parties infectées pour limiter la propagation.
• Espacer suffisamment les plants pour assurer une bonne circulation de l’air et éviter l’humidité excessive.
• Éviter l’arrosage par aspersion, qui favorise la dispersion des bactéries.
• Appliquer un traitement préventif à base de cuivre (comme la bouillie bordelaise), qui limite la propagation de la maladie.

Conseils généraux pour éviter les maladies de la tomate

• Choisir des variétés résistantes adaptées à votre région.
• Pratiquer la rotation des cultures sur 3 à 4 ans.
• Assurer une bonne aération entre les plants.
• Arroser au pied le matin, jamais sur le feuillage.
• Désinfecter régulièrement outils et contenants.
• Éliminer rapidement les plants malades.

Conclusion

Les tomates sont sensibles à de nombreuses maladies, mais avec une surveillance régulière, une bonne prévention et des traitements adaptés, vous pouvez limiter les dégâts et obtenir une récolte généreuse.
Gardez à l’esprit : prévenir vaut mieux que guérir.
Observez vos plants chaque semaine, intervenez dès les premiers signes et vos tomates vous remercieront… avec de beaux fruits rouges et savoureux !

FAQ – Maladies de la tomate

1. Comment reconnaître rapidement le mildiou de la tomate ?

Le mildiou se manifeste par des taches brunes irrégulières entourées d’un halo jaune sur les feuilles, souvent accompagnées d’un duvet blanc sur la face inférieure. Les fruits peuvent présenter des lésions dures brunâtres. Il apparaît surtout par temps humide et frais.

2. Quel traitement naturel contre l’oïdium sur les tomates ?

Pour lutter naturellement contre l’oïdium, pulvérisez une solution de bicarbonate de soude (1 cuillère à café par litre d’eau avec un peu de savon noir) ou un mélange de lait dilué (1 volume de lait pour 9 volumes d’eau). Coupez les feuilles infectées pour limiter la propagation.

3. Les maladies virales de la tomate sont-elles guérissables ?

Non. Les maladies virales comme le virus de la mosaïque ou la marbrure bronzée n’ont pas de traitement curatif. La seule solution est de retirer et détruire les plants infectés, puis de mettre en place des mesures de prévention : désinfection des outils, lutte contre les insectes vecteurs et utilisation de variétés résistantes.

4. Comment éviter les maladies fongiques sur les tomates ?

Pour prévenir le mildiou, l’alternariose ou l’oïdium :

• Arrosez au pied le matin.
• Espacez vos plants pour une bonne aération.
• Paillez le sol pour limiter les éclaboussures.
• Utilisez des purins de plantes (ortie, prêle) en traitement préventif.

5. Pourquoi mes tomates noircissent-elles ou présentent des taches brunes ?

Ces symptômes peuvent être liés à des maladies fongiques (mildiou, alternariose), bactériennes (tache bactérienne) ou à un stress physiologique comme la pourriture apicale due à un manque de calcium. Observer précisément les feuilles et les fruits permet d’identifier la cause.

Nicolas Duchesne