Ce coin anodin de votre jardin peut devenir un piège à vipères en cas de chaleur

par | Juil 22, 2025 | DIVERS | 0 commentaires

On l’oublie parfois, mais dès que le soleil pointe durablement le bout de son nez, certains recoins de nos jardins deviennent de véritables appâts pour les vipères. Et non, il ne s’agit pas d’un film d’horreur animalier… juste d’un risque bien réel à ne pas sous-estimer.

Votre cabane à outils, ce palace pour serpents

Elle est là, un peu penchée, posée au fond du jardin. Vous ne l’avez pas ouverte depuis l’hiver dernier et vous y entreposez tout ce qui ne rentre pas dans le garage : pots cassés, vieilles bâches, sacs de terreau. Le problème, c’est que tout cela crée, sans que vous le sachiez, un paradis thermique pour les vipères.

À partir du mois de mai, dès que le thermomètre dépasse les 20 °C, ces reptiles sortent de leur torpeur hivernale. Et ils ne cherchent qu’une chose : de la chaleur stable, un abri discret, et un peu de nourriture. Malheureusement, votre cabanon coche toutes les cases. Selon les pompiers et plusieurs observateurs sur le terrain, c’est même l’endroit idéal pour croiser une vipère aspic, la seule espèce venimeuse recensée sur l’ensemble du territoire métropolitain.

Pourquoi elles adorent s’installer là ?

Une étude du Muséum national d’Histoire naturelle a montré que les vipères étaient jusqu’à trois fois plus présentes dans les zones dites « semi-structurées » : un cabanon, un tas de bois, quelques pierres empilées, un plastique abandonné. En somme, tout ce que l’on retrouve chez n’importe quel jardinier un peu débordé.

Sous un abri exposé au sud, la température peut atteindre 28 °C dès le matin, offrant aux serpents un espace parfait pour se réchauffer. Les femelles gestantes, notamment, fuient les pierres brûlantes et se réfugient dans ces zones plus tempérées. On note également une hausse des morsures chez les chiens et chats, souvent curieux de ce qui rampe à proximité.

A LIRE :   Cette astuce simple avec du carton a multiplié par 5 ma récolte de courgettes

Comment rendre votre jardin moins accueillant ?

Il ne s’agit pas de transformer votre extérieur en bunker anti-serpents, mais quelques gestes simples peuvent faire toute la différence :

  • Éloignez tout matériel stocké au sol (bois, pierres, bâches) à plus de 1,5 m du cabanon ;
  • Surélevez vos outils avec des palettes ajourées ;
  • Bouchez les interstices au ras du sol avec du grillage fin enterré d’une vingtaine de centimètres ;
  • Passez la tondeuse régulièrement, surtout autour de la cabane et sous les marches ;
  • Rangez systématiquement ce qui ne sert pas : pots, tuiles, sacs de terreau…

Dans certaines zones rurales, ces précautions ont permis de réduire significativement les interventions pour présence de vipères. On parle même de 60 % de cas en moins autour des habitations en quelques années.

Vipère sous cabane de jardin
Chaque été, les vipères s’installent en nombre sous les cabanes de jardin, à l’abri de la chaleur et des regards.

Si vous en croisez une, pas de panique

Apercevoir une vipère dans votre jardin n’est pas une raison pour céder à la panique. Ces serpents ne sont ni agressifs ni territoriaux. En revanche, ils peuvent mordre s’ils se sentent acculés, notamment à moins de 50 cm. Et une morsure, même si elle reste rare, n’est jamais anodine : douleurs intenses, œdèmes, voire nécroses locales peuvent en découler.

Si vous soupçonnez la présence d’un serpent, ne tentez pas de l’attraper, encore moins de le tuer (c’est illégal). Fermez simplement la zone concernée, tenez vos enfants et animaux à l’écart, puis contactez les secours ou une association spécialisée.

Morsures de vipères
En France, 800 à 1 200 morsures de vipères sont recensées chaque année, souvent dans des jardins privés mal entretenus.

Et si, malgré tout, quelqu’un est mordu, un seul réflexe : appelez immédiatement le 15. Le traitement antivenimeux est aujourd’hui très efficace, à condition d’être administré rapidement.

A LIRE :   Framboisiers : comment les cultiver sans épines et sans déception

Un jardin, c’est fait pour se détendre. Mais un peu de vigilance ne fait jamais de mal… surtout quand elle évite un face-à-face imprévu avec un hôte un peu trop discret.

Aymeric Garcia

Nicolas Duchesne, Auteur sur uniclima.org

En savoir plus sur Nicolas Duchesne

 

Aymeric partage son expertise en sciences de l’environnement. Passionné par la protection de la planète, il écrit des articles accessibles et bien documentés sur des sujets variés tels que les politiques écologiques et les innovations technologiques vertes.

Son engagement et ses analyses profondes font de lui une voix influente pour la promotion de pratiques durables et la transition vers un mode de vie respectueux de l’environnement.

Découvrez nos autres articles 

Comment reconnaître les crottes de crapaud ?

Comment reconnaître les crottes de crapaud ?

Les crottes du crapaud fournissent de précieuses informations sur son régime alimentaire, son état de santé et son rôle écologique. Ces petites traces, parfois jugées insignifiantes, deviennent des indices concrets...