Feuilles noircies, fruits tachés, tiges flétries… Pas de doute, vos tomates sont sous l’attaque silencieuse du mildiou. Ce champignon sournois, redouté par tous les jardiniers, adore les étés humides. Mais bonne nouvelle : il existe des méthodes simples, naturelles et efficaces pour le tenir à distance.
Repérer le mildiou avant qu’il ne s’installe
Le mildiou de la tomate se manifeste souvent par des taches sombres sur les feuilles, qui finissent par se dessécher. Très vite, les fruits peuvent être touchés à leur tour. Ce champignon prolifère entre 17 et 25 °C, surtout lorsqu’il fait humide après un orage. Le plus traître ? Il peut survivre plusieurs années dans le sol. Mieux vaut donc le prévenir que le guérir.
Et ce n’est pas la seule menace : l’antracnose (taches creuses sur les fruits) ou encore le cul noir (tâche noire à la base du fruit) sont d’autres maladies fréquentes. La première nécessite de brûler les plants atteints, la seconde peut être évitée avec un sol bien riche en calcium et un arrosage régulier.
1. Prévoir dès la plantation

Anticiper, c’est déjà gagner la moitié de la bataille. Installez vos tomates à l’abri de la pluie si possible (sous serre ouverte ou toit transparent). Le mildiou raffole de l’humidité stagnante, surtout sur les feuilles.
2. Aérer pour mieux protéger

Respectez un espacement d’au moins 50 cm entre les plants (1 m, c’est l’idéal). Cela permet à l’air de circuler librement et limite l’accumulation d’humidité. En bref : vos tomates aiment avoir de la place !
3. Le bicarbonate : un allié inattendu

Diluez 5 g de bicarbonate de sodium par litre d’eau, ajoutez quelques gouttes d’huile végétale ou de savon noir, et pulvérisez le mélange sur vos plants. Ce traitement simple est redoutable pour stopper l’apparition des champignons.
4. Diversifiez vos variétés

Plantez plusieurs variétés de tomates, et espacez les dates de plantation. Cela limite la propagation du mildiou, qui ne se développe pas toujours à la même vitesse selon les types de plants.
5. Le fil de cuivre dans la tige

Un remède de grand-père qui a encore ses adeptes : insérer un petit fil de cuivre dans la tige principale du plant. Passez-le brièvement sous une flamme pour retirer le vernis. L’humidité activera une légère diffusion de sulfate de cuivre, qui renforce naturellement le plant.
6. Pas de compost pour les plants malades

On pourrait croire qu’enterrer les feuilles malades dans le compost les fera disparaître… Erreur ! Cela ne ferait que répandre le champignon lors de la réutilisation du compost. À proscrire absolument.
7. Arroser, oui, mais pas n’importe comment

L’arrosage au pied est essentiel. Évitez à tout prix de mouiller les feuilles, surtout en soirée, lorsque l’évaporation est moindre. Préférez arroser le matin ou en journée, pour laisser le temps au sol de sécher.
8. Ortie et ail : les purins champions

Deux potions naturelles peuvent vous aider :
- Le purin d’ortie (100 g d’ortie hachée pour 1 litre d’eau, à laisser fermenter 15 jours) renforce les défenses des plants.
- Le purin d’ail, en pulvérisation tous les 10 jours, est un excellent préventif antifongique.
Pulvérisez ces mélanges non seulement sur le feuillage, mais aussi directement sur la base des plants, là où les spores se développent discrètement.
En combinant ces gestes simples et efficaces, vos tomates auront toutes les chances de passer l’été sans encombre. Et vous, le plaisir de récolter des fruits sains et savoureux.

Isabelle Duferne est autrice pour uniclima.org, passionnée par les solutions concrètes aux défis environnementaux. Diplômée en sciences de l’environnement, elle a travaillé sur des projets de préservation de la biodiversité et de transition énergétique. À travers ses articles, elle partage son expertise et encourage chacun à adopter des gestes simples pour un avenir plus durable.




